Publié le 15 mars 2024

Maîtriser les codes vestimentaires professionnels va bien au-delà de simplement « bien s’habiller » ; c’est un outil stratégique pour piloter votre crédibilité et votre avancement de carrière.

  • Le secret n’est pas de copier, mais de décoder activement la culture vestimentaire de votre entreprise et de votre secteur spécifique à Montréal.
  • Votre objectif est de trouver l’équilibre parfait entre l’intégration (respecter les codes) et la différenciation (affirmer une signature stylistique qui vous rend mémorable).

Recommandation : Commencez par analyser non pas ce que vos collègues portent aujourd’hui, mais ce que portent les personnes qui occupent le poste que vous visez demain.

Vous venez de décrocher un nouvel emploi ou vous visez une promotion. Devant votre garde-robe, une question s’impose, plus stratégique qu’il n’y paraît : que vais-je porter ? Pour beaucoup de jeunes diplômés ou de professionnels en transition, la réponse semble se résumer à des conseils entendus mille fois : « observez vos collègues » ou « mieux vaut être trop formel que pas assez ». Ces platitudes, bien qu’utiles en surface, occultent une vérité fondamentale : dans le monde professionnel, et particulièrement dans une ville aux multiples facettes comme Montréal, votre tenue n’est pas un simple uniforme. C’est le premier message que vous envoyez, une déclaration silencieuse sur votre ambition, votre compréhension des codes et votre potentiel.

L’erreur commune est de considérer le code vestimentaire comme une contrainte, un déguisement à enfiler chaque matin. On se concentre sur ce qu’il faut porter pour « ne pas faire de vagues », pour se fondre dans la masse. Mais si la véritable clé n’était pas le camouflage, mais l’intégration stratégique ? Si, au lieu de subir les règles, vous appreniez à les décoder, à vous les approprier et à les utiliser comme un véritable levier pour construire votre crédibilité professionnelle ? C’est ce que les experts en communication non verbale appellent la crédibilité vestimentaire : projeter l’image de la compétence et de l’autorité avant même d’avoir prononcé un mot.

Cet article n’est pas un simple catalogue de tenues. C’est un guide stratégique conçu pour vous, le professionnel ambitieux qui comprend que chaque détail compte. Nous allons déconstruire les mythes, vous donner une méthode d’enquête pour décrypter la culture de n’importe quelle entreprise montréalaise, et vous montrer comment bâtir une « signature stylistique » qui affirme votre personnalité sans jamais trahir les attentes de votre secteur. Oubliez l’idée de vous habiller pour le poste que vous avez ; commencez à vous habiller pour celui que vous visez.

Pour naviguer avec assurance dans cet univers de codes implicites, nous aborderons les distinctions essentielles, les techniques d’analyse et les stratégies d’adaptation. Ce guide vous fournira les clés pour transformer votre garde-robe en un allié puissant de votre marque personnelle.

Business casual ou smart casual ? Le guide visuel pour ne plus jamais faire d’erreur de dress code

Avant de pouvoir jouer avec les règles, il faut les maîtriser. Les termes « business casual » et « smart casual » sont souvent utilisés de manière interchangeable, créant une confusion qui peut coûter cher en matière de première impression. Comprendre leur distinction est la première étape vers une crédibilité vestimentaire sans faille. Le « business casual » reste ancré dans un contexte d’entreprise traditionnel, tandis que le « smart casual » offre plus de flexibilité et de créativité, typique des environnements plus modernes ou créatifs.

Le business casual est la norme dans de nombreuses grandes entreprises canadiennes. Pour les hommes, cela se traduit généralement par une chemise tissée, un pantalon de ville et un blazer. La cravate est souvent optionnelle mais sa présence dénote un cran de formalisme supérieur. Pour les femmes, on pense à un tailleur-pantalon, une jupe avec un chemisier ou une robe structurée. L’ensemble doit rester sobre et professionnel. Le smart casual, en revanche, autorise plus de personnalité. Il permet aux hommes d’opter pour une chemise à col tricoté (type polo de qualité), un pantalon sur mesure de couleur ou même un jean foncé impeccable, souvent sans veste. Les femmes peuvent explorer des robes moins formelles, des associations de pièces plus créatives, tout en évitant les tenues de week-end.

Pour clarifier ces nuances, rien ne vaut une comparaison directe, particulièrement utile dans le contexte montréalais où les deux codes coexistent. Le tableau suivant s’inspire des distinctions faites par des établissements qui doivent définir précisément ces codes pour leurs invités, offrant un guide visuel précieux.

Comparaison des codes Business Casual et Smart Casual
Critère Smart Casual Business Casual
Hommes – Haut Chemise avec col tricotée ou tissée, avec ou sans veste Chemise tissée avec col + veste ou blazer obligatoire
Hommes – Bas Pantalon sur mesure ou 5 poches (pas de denim) Costume ou pantalon sur mesure
Femmes – Options Style décontracté élégant, robes décontractées acceptables Robe cocktail ou tailleur-pantalon professionnel
Restrictions femmes Pas de décolletés plongeants ni dos nu Mêmes restrictions + code plus formel
Cravate Optionnelle Optionnelle mais recommandée

Il est aussi crucial de tenir compte des spécificités locales et météorologiques. Les hivers rigoureux de Montréal justifient des superpositions élégantes (cardigans en laine fine, bottes de ville), tandis que les étés humides demandent des matières respirantes comme le lin ou le coton de qualité. La clé est d’adapter ces définitions de base à votre environnement immédiat.

Maîtriser cette grammaire vestimentaire est essentiel, mais ce n’est que le point de départ. Le véritable avantage stratégique vient de votre capacité à décoder comment ces règles s’appliquent (ou non) dans votre propre entreprise.

Mener l’enquête : la méthode pour décoder le vrai dress code de votre entreprise

Le code vestimentaire officiel, s’il existe, n’est que la partie émergée de l’iceberg. La véritable culture vestimentaire d’une entreprise réside dans ses codes non-écrits, ses habitudes et les attentes implicites de ses dirigeants. Pour un stratège de carrière, « observer ses collègues » ne suffit pas. Il faut mener une véritable enquête, un travail de décodage culturel qui vous donnera une longueur d’avance. Cette phase de renseignement est cruciale avant un entretien, lors de votre intégration, ou quand vous visez une promotion.

Votre première source d’information est numérique. Avant même de mettre un pied dans les bureaux, analysez la page « Carrières » ou « À propos » du site de l’entreprise. Les photos et vidéos sont des mines d’or : quel est le niveau de formalisme des employés mis en avant ? Portent-ils des costumes, des blazers, des t-shirts de marque ? Élargissez votre enquête à LinkedIn. Analysez les photos de profil des personnes qui travaillent dans votre département cible et, surtout, celles de la direction. C’est un indicateur puissant de la norme au sommet de la hiérarchie. Regardez aussi les photos d’événements d’entreprise : c’est souvent là que le style « officiel » se détend et que la véritable culture apparaît.

Collage de profils professionnels LinkedIn montrant différents styles vestimentaires par secteur

Une fois sur place, votre observation doit devenir plus fine. Ne vous contentez pas de regarder ce que les gens portent, mais comment ils le portent. Les vêtements sont-ils impeccablement ajustés ou plus décontractés ? Les couleurs sont-elles sobres ou audacieuses ? Y a-t-il des marques ou des types d’accessoires récurrents ? Notez les différences entre les départements (la technologie est souvent plus décontractée que la finance) et les jours de la semaine. La tendance de fond, même dans les milieux les plus formels, est à l’assouplissement ; selon des observations de gestionnaires québécois, depuis la pandémie, les professionnels ne voient presque plus de cravates. Cela ne signifie pas la fin du formalisme, mais sa réinvention vers un « mou chic ».

Votre plan d’action pour décoder le dress code

  1. Points de contact : Listez tous les canaux où l’image de l’entreprise est visible : site web (section carrière, blog), LinkedIn (profils des employés et dirigeants), Instagram (photos d’événements), articles de presse.
  2. Collecte : Créez un dossier de captures d’écran. Notez le style des nouvelles recrues, des managers, des directeurs. Sont-ils en costume, en blazer et jean, en t-shirt ?
  3. Cohérence : Confrontez vos observations au discours de l’entreprise. Une startup qui prône l’agilité mais dont les dirigeants sont en costume trois-pièces envoie un message contradictoire à décrypter.
  4. Mémorabilité/émotion : Repérez les éléments de style qui se démarquent. Un type particulier de chaussures ? Une marque de montre ? Des lunettes de créateur ? Ce sont des indices sur les « signes extérieurs de réussite » valorisés.
  5. Plan d’intégration : Sur la base de votre analyse, définissez votre « uniforme stratégique » de base, celui qui vous positionne comme un membre crédible de l’équipe, tout en vous laissant une marge pour une touche personnelle.

Ce travail de détective vous empêchera de commettre des impairs, mais surtout, il vous donnera les clés pour passer à l’étape suivante : ne plus seulement vous conformer, mais vous affirmer.

Afficher son style sans faute de goût : l’art de personnaliser un uniforme professionnel

Une fois les codes de votre environnement décodés, le véritable défi commence : comment injecter votre personnalité dans cet « uniforme professionnel » sans commettre de faute de goût ? L’objectif n’est pas de devenir un clone, mais de trouver le point d’équilibre parfait entre le respect des conventions et l’affirmation d’une signature stylistique. C’est cette touche personnelle, pensée et maîtrisée, qui vous rendra mémorable et renforcera votre marque personnelle. À Montréal, une ville reconnue pour son flair, cette nuance est particulièrement appréciée. Comme le note un observateur sur un forum de voyage, les Montréalais aiment leurs vêtements et sont collectivement de meilleurs habilleurs que beaucoup d’autres en Amérique du Nord.

La personnalisation ne passe pas par des excentricités, mais par des détails subtils et de haute qualité. Les accessoires sont vos meilleurs alliés. Une montre élégante, des lunettes au design distinctif, un sac en cuir de bonne facture ou un bijou singulier peuvent complètement transformer une tenue de base. Les tendances montréalaises actuelles, comme les lunettes « geek chic » surdimensionnées ou les chaînes de lunettes stylées, sont des exemples de la manière dont on peut intégrer des éléments de mode dans un cadre professionnel.

La deuxième stratégie consiste à jouer sur la qualité et la coupe des vêtements. Deux personnes peuvent porter un ensemble chemise-pantalon, mais celui dont les vêtements sont parfaitement ajustés et faits de matières nobles projettera une image radicalement différente. Investir dans des pièces de qualité et les faire retoucher par un tailleur n’est pas une dépense, c’est un investissement dans votre crédibilité. Vous pouvez également jouer sur les textures (un blazer en laine texturée, un chemisier en soie) ou les couleurs. Au lieu du noir ou du gris, osez un bleu profond, un vert forêt ou un bordeaux, des couleurs qui restent professionnelles tout en étant plus distinctives.

Enfin, une manière puissante d’affirmer son style est de soutenir les créateurs locaux. Porter une pièce d’un designer montréalais est un signe de bon goût, mais aussi une démonstration de votre ancrage et de votre connaissance de l’écosystème culturel de la ville. Cela peut être un excellent sujet de conversation et un différenciateur subtil. La personnalisation réussie est un art de la nuance : il s’agit d’être soi-même, mais la version la plus réfléchie et la plus stratégique de soi-même.

Cependant, cette stratégie de personnalisation doit impérativement être calibrée en fonction des attentes très différentes de chaque secteur d’activité.

Startup nation ou cabinet d’avocats : comment s’habiller pour réussir à Montréal selon votre secteur

Adapter son style est une chose, mais l’adapter au bon contexte en est une autre. Montréal est un microcosme économique où cohabitent des cultures d’entreprise radicalement différentes. Le look qui vous fera passer pour un visionnaire dans une startup du Mile End pourrait vous décrédibiliser dans un cabinet d’avocats du centre-ville. Comprendre ces nuances sectorielles est la clé pour que votre message vestimentaire soit non seulement entendu, mais aussi respecté.

Dans les secteurs traditionnels comme la finance, le droit ou les assurances, la sobriété et le formalisme restent des valeurs sûres. On attend de vous que vous projetiez la stabilité, la confiance et la rigueur. Le costume pour les hommes et le tailleur (jupe ou pantalon) pour les femmes sont encore largement la norme, surtout pour les postes en contact avec la clientèle. Cependant, même ici, une évolution est notable. Comme le souligne Alain Gosselin, professeur à HEC Montréal, la tendance à être habillé plus relax était là avant la pandémie, celle-ci a eu un effet d’accélération. La personnalisation se fera donc par la qualité exceptionnelle des tissus, une coupe impeccable et des accessoires discrets mais haut de gamme.

Vue aérienne des différents quartiers d'affaires de Montréal avec leurs codes vestimentaires distincts

À l’opposé, l’écosystème des startups, des agences créatives et de la technologie valorise l’innovation, l’agilité et l’authenticité. Un costume trop formel pourrait être perçu comme un signe de rigidité, un manque d’adaptation. Ici, le « smart casual » est roi, et on observe même l’émergence d’un style que certains nomment le « mou premium ».

Étude de cas : Le « mou premium » chez Sid Lee

Chez Sid Lee, une agence de création multidisciplinaire de renommée internationale basée à Montréal, le code vestimentaire illustre parfaitement cette tendance. Les employés ne sont pas en survêtement, mais ils adoptent un confort étudié. On y voit des joggings de grande qualité associés à un haut plus chic, des sneakers de créateur avec un pantalon bien coupé. Ce « mou premium » n’est pas du laisser-aller ; c’est une affirmation de créativité qui conserve un souci du détail, démontrant qu’on peut être à la fois confortable, créatif et professionnel.

Entre ces deux extrêmes, on trouve une multitude de secteurs (vente, marketing, services publics) où le « business casual » est la norme. C’est souvent dans ces environnements que l’art de la personnalisation prend tout son sens, car il faut trouver le moyen de se démarquer sans basculer ni dans la rigidité du monde corpo, ni dans le décontracté de la tech.

Pourtant, même en maîtrisant parfaitement les codes de son secteur, un danger subsiste : celui de se fondre si bien dans le décor qu’on en devient invisible.

Le danger du camouflage : quand le respect du dress code vous rend invisible

Vous avez fait vos devoirs. Vous avez décodé le code vestimentaire, vous portez l’uniforme non-officiel avec précision. Vous êtes parfaitement intégré. Trop parfaitement, peut-être. C’est le danger du camouflage : en cherchant à vous conformer à tout prix, vous risquez de devenir invisible, une simple silhouette interchangeable dans le paysage de l’entreprise. Or, pour accélérer sa carrière, il ne suffit pas de ne pas faire d’erreur ; il faut être remarqué pour les bonnes raisons. Le respect du code est le prérequis, mais la différenciation subtile est le levier.

Se démarquer ne signifie pas enfreindre les règles, mais les interpréter avec intelligence. Une des techniques est de se positionner systématiquement un léger cran au-dessus de la norme ambiante. Si tout le monde est en t-shirt et jean, optez pour un polo de qualité ou une chemise décontractée. Si le business casual est la norme, assurez-vous que votre blazer est toujours impeccable. L’idée est de communiquer silencieusement que vous prenez votre rôle et votre image au sérieux, ce qui est souvent associé à l’ambition et à la compétence.

Une autre stratégie est l’audace calculée, surtout dans les cultures d’entreprise en transition. Cela peut consister à adopter une tendance avant qu’elle ne devienne la norme. Le témoignage suivant, issu du milieu comptable, traditionnellement conservateur, est particulièrement éclairant.

Une associée chez BDO Canada raconte : « J’étais au bureau en jeans, un jeudi. J’ai dit à mon collègue : Le jeudi est le nouveau vendredi! » Elle a même vu une employée porter une jupe en jeans, une audace que peu auraient eue avant la pandémie, mais le look était absolument réussi et de bon goût.

– Associée chez BDO Canada, La Presse

Cette anecdote illustre un point crucial : l’audace fonctionne quand elle est exécutée avec goût et confiance. La jupe en jean n’était pas inappropriée car l’ensemble était « absolument réussi ». Cela passe par une coupe parfaite, une association de pièces intelligente et, surtout, une attitude qui assume le choix. Le souci du détail est ce qui sépare un look décontracté réussi d’un simple laisser-aller. Vous pouvez opter pour un veston extensible qui a l’apparence d’une veste formelle mais le confort d’un cardigan, ou travailler minutieusement la coupe de vos vêtements pour qu’ils tombent parfaitement. C’est dans ces détails que réside la différence entre celui qui subit son uniforme et celui qui le pilote.

Cette stratégie de différenciation ne doit pas se limiter à votre apparence physique ; elle doit s’étendre à l’ensemble de votre présence professionnelle pour être véritablement efficace.

L’obsession de la cohérence : comment aligner votre image sur tous vos canaux professionnels

Votre stratégie vestimentaire est en place. Vous projetez une image de crédibilité et d’ambition au bureau. Mais qu’en est-il de votre présence en ligne ? À l’ère numérique, votre marque personnelle ne se limite plus aux couloirs de l’entreprise. Votre photo de profil LinkedIn, votre bannière Twitter, voire les images que vous partagez sur des plateformes professionnelles, sont autant de points de contact qui doivent être en parfaite cohérence avec le message que vous construisez en personne. L’obsession de la cohérence est ce qui transforme un style vestimentaire en un véritable outil de personal branding.

Pensez à votre photo de profil LinkedIn comme à la poignée de main virtuelle la plus importante de votre carrière. Elle doit refléter fidèlement le niveau de professionnalisme que vous visez. Si vous travaillez dans un secteur formel, une photo en t-shirt prise en vacances enverra un message contradictoire et nuira à votre crédibilité. La tenue que vous portez sur cette photo doit être alignée avec le code vestimentaire le plus formel de votre secteur. C’est une question de gestion des attentes : vous voulez que la personne qui vous rencontre après avoir vu votre profil se dise « il/elle est exactement comme je l’imaginais ».

Certaines entreprises, particulièrement dans le commerce de détail ou le luxe, poussent cette logique de cohérence à l’extrême, car l’image de leurs employés est le prolongement direct de l’image de la marque. La Maison Simons en est un bon exemple au Québec. L’entreprise est réputée pour son code vestimentaire strict, qui garantit une expérience client homogène et haut de gamme. Une employée rapporte par exemple que si les femmes portent une robe ou une jupe, le port de bas est obligatoire, et un blazer est requis avec un pantalon. Bien que contraignant, ce système illustre l’importance capitale de la cohérence : chaque employé devient un ambassadeur de la marque, et l’uniforme garantit que le message est unifié.

Le code vestimentaire était très spécifique mais cela a du sens puisque c’est un magasin de vêtements.

– Employé Simons, Témoignage Indeed.com

Sans aller jusqu’à de telles extrémités, le principe reste valable pour votre marque personnelle. Faites un audit de votre présence en ligne. Vos différentes photos de profil sont-elles cohérentes ? Le ton que vous employez dans vos publications est-il en phase avec l’image que vous souhaitez projeter ? Cette harmonie entre votre « vous » physique et votre « vous » digital est la marque d’un professionnel qui maîtrise sa communication sur tous les fronts.

Cette cohérence est particulièrement déterminante lors de la première phase de contact avec un employeur potentiel : le processus de candidature.

Le CV québécois décodé : comment adapter votre candidature pour le marché montréalais

Votre image professionnelle commence bien avant le premier entretien. Au Québec, le CV lui-même est la première pièce de votre puzzle de personal branding. Si le document doit être impeccable sur le fond, sa forme et les éléments qui l’accompagnent (comme votre profil LinkedIn) doivent déjà commencer à raconter votre histoire et à montrer votre compréhension des codes locaux. Et lorsque vous passez à l’étape de l’entretien, votre tenue devient l’argument visuel qui doit valider et renforcer tout ce que votre CV a promis.

Contrairement à d’autres cultures, la photo sur le CV est fortement déconseillée au Québec, pour éviter toute discrimination. Votre image professionnelle sera donc d’abord jugée via votre profil LinkedIn, que les recruteurs consulteront systématiquement. C’est pourquoi la cohérence abordée précédemment est si cruciale. La photo doit être professionnelle et alignée avec les codes du secteur que vous visez. Pour un entretien d’embauche à Montréal, la règle d’or est de viser le code vestimentaire de l’entreprise, avec un cran de formalisme en plus. C’est un signe de respect et cela montre que vous prenez l’opportunité au sérieux. Mieux vaut être légèrement trop habillé que de donner l’impression de ne pas avoir fait d’effort.

Même si vous postulez pour une startup où le t-shirt est la norme, ne vous présentez pas en t-shirt à l’entretien. Optez pour un « smart casual » impeccable : une belle chemise, un pantalon chino bien coupé et des chaussures de ville propres. Vous montrez ainsi que vous comprenez la culture décontractée, mais que vous savez aussi marquer une occasion formelle. Vous n’êtes pas encore un employé, vous êtes un candidat qui cherche à impressionner. Une fois l’emploi obtenu, vous pourrez adapter votre tenue au quotidien de l’entreprise.

Il est important de noter qu’un employeur québécois a le droit d’imposer un code vestimentaire, mais ce droit est encadré par la loi, notamment pour protéger les salariés. L’employeur doit concilier ses exigences avec les droits fondamentaux des employés, comme le stipule la Charte des droits et libertés de la personne. Cette connaissance du cadre légal fait aussi partie de votre bagage de professionnel averti au Québec.

Finalement, tous ces éléments – la connaissance des codes, la personnalisation, la cohérence et l’adaptation – convergent vers un objectif unique : la construction d’une marque personnelle inoubliable.

Les points essentiels à retenir

  • Décoder avant d’appliquer : La maîtrise vestimentaire ne consiste pas à suivre aveuglément des règles, mais à mener une enquête active pour comprendre les codes implicites de votre environnement.
  • Adapter au contexte sectoriel : Le style qui assure le succès dans une startup créative de Montréal est différent de celui requis dans une institution financière du centre-ville. La contextualisation est la clé.
  • Personnaliser avec stratégie : Votre objectif n’est pas le camouflage mais l’intégration intelligente. Utilisez les accessoires, la coupe et la qualité pour créer une signature stylistique qui vous rend mémorable.

Votre image est votre marque : comment utiliser le style pour construire un personal branding inoubliable

Au terme de ce parcours stratégique, une conclusion s’impose : votre style vestimentaire n’est pas un sujet futile, c’est l’un des piliers les plus visibles et les plus efficaces de votre personal branding. Chaque choix que vous faites, du type de col de votre chemise à la qualité de vos chaussures, contribue à forger la perception que les autres ont de vous. En maîtrisant consciemment ce message, vous cessez de subir les codes pour commencer à les piloter. Vous transformez votre apparence en un actif professionnel, un outil qui travaille pour vous en permanence, en silence.

La ville de Montréal, avec son incroyable vitalité culturelle et son écosystème mode foisonnant, est le terrain de jeu idéal pour développer cette compétence. S’inspirer de la créativité locale, des festivals et des boutiques de créateurs n’est pas réservé aux passionnés de mode ; c’est une ressource pour tout professionnel cherchant à affiner son image. Intégrer des couleurs audacieuses, jouer avec les textures ou mélanger les styles formel et décontracté, comme le suggèrent les tendances de la mode montréalaise, peut vous aider à trouver votre propre voix stylistique.

L’objectif final est d’atteindre un état de cohérence naturelle. Un état où votre tenue est le reflet authentique de votre ambition, de vos compétences et de votre personnalité. Il ne s’agit plus de penser « qu’est-ce que je dois porter ? », mais « qui je veux être aujourd’hui et comment ma tenue va-t-elle m’aider à l’incarner ? ». Lorsque votre image extérieure est parfaitement alignée avec votre identité professionnelle intérieure, vous dégagez une confiance et une autorité qui deviennent votre plus grand atout.

N’oubliez jamais que vous êtes le PDG de votre propre carrière. Votre marque personnelle est votre entreprise la plus précieuse. Et dans cette entreprise, le département communication et marketing commence chaque matin, devant votre garde-robe.

Commencez dès aujourd’hui à auditer votre garde-robe non pas comme une collection de vêtements, mais comme un portefeuille d’outils de communication. Chaque pièce est-elle un investissement dans la carrière que vous visez ?

Questions fréquentes sur les codes vestimentaires professionnels au Québec

Un employeur peut-il imposer un code vestimentaire au Québec?

Oui, mais à certaines conditions. Lorsqu’un employeur rend obligatoire le port d’un vêtement particulier (comme un uniforme), il doit le fournir gratuitement à la personne salariée qui est payée au salaire minimum. De plus, un employeur ne peut exiger une dépense pour un vêtement qui aurait pour effet de faire passer la rémunération du salarié en dessous du salaire minimum.

Comment les droits des employés sont-ils protégés face à un code vestimentaire?

Le droit de l’employeur d’imposer un code vestimentaire doit être concilié avec les droits fondamentaux des employés. Selon la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, cela inclut le respect de leur intégrité physique, de leur vie privée et la sauvegarde de leur dignité. Un code ne peut donc pas être discriminatoire ou porter atteinte de manière déraisonnable à ces droits.

Rédigé par Mathieu Roy, Mathieu Roy est un coach de carrière certifié avec 12 ans d'expérience en ressources humaines et en recrutement. Il aide les professionnels à naviguer le marché du travail montréalais et à développer leurs compétences de manière stratégique.